La Salvatrice
Voici un autre poème court que m'a inspiré celle que j'aime.
Je marchais seul dans un désert noir,
Mon cœur se perdait dans d’inutiles espoirs ;
Mon esprit avait perdu toute rationalité ;
Et mon corps était une croix de chair,
Un fardeau plus lourd que les remords de l’humanité ;
Il suscitait le mépris de mes frères.
Soudain, d’entres les ténèbres, je perçus quelque musique
Toute de grâce, d’harmonie et de pureté.
M’approchant, je La vis, armée de Son archet,
L’écoutant, je me sentis amnésique :
J’oubliais mon ancienne vie passée dans l’obscurité,
Je m’oubliais dans les bleus de Son regard abyssal
Et je n’entendais plus que Sa voix de cristal
Qui m’entraînait à l’orée de la morne réalité.
Mais pendant que je savourais ces rares moments de quiétude,
Des larmes de sang pleuraient Sa peine et Sa solitude.
Je fus submergé par une immense vague de mélancolie,
Déferlant sur le cimetière de mes âmes endolories.
Bouleversé, je me sentis honteux d’exister :
Face à une telle beauté, je regrettais d’être né.